logo menou

logo menou

vendredi 17 juillet 2015

La Tête des Toillies



Jeudi 16 juillet – La tête des Toillies, une journée pleine d’imprévus.
Aujourd’hui, l’objectif du jour est la Tête des Toillies, un sommet qui culmine à 3175m mais ce n’est pas tant l’altitude qui compte ici que la forme de la cime. La Tête des Toillies est un doigt dressé dans une ligne de crête qui compte déjà le Rouchon, le Rocca Bianca (L’Italie n’est pas loin), le Pic de Farneirita, la Pointe des Sagnes Longues et le Pic de Caramantran. Inutile de dire que la Tête les dominent tous. C’est un sommet mythique, presque inaccessible pour la plupart.
Le petit déjeuner est prévu à 5h30 pour pouvoir décoller à 6h15 et être à Saint Véran vers 7h. Cette commune s’annonce comme étant la plus haute d’Europe (2040m). Il est très difficile d’y circuler en voiture, aussi un parking à l’entrée du village est-il prévu pour les touristes. Mais nous ne voulons pas visiter le village, seulement passer et suivre un chemin d’exploitation menant à la chapelle de Clausis, à plus de trois kilomètres de Saint Véran, et de là, aller au refuge de la Blanche. Mais les imprévus commencent : la barrière qui ouvre ce chemin est ouverte mais une autre, un kilomètre plus loin nous ferme la route. Cela va considérablement nous retarder ! Il y a ordinairement des navettes. Mais elles commencent bien trop tard pour ceux qui viennent en montagne. Il faut préciser aussi que dans presque tous les secteurs de randonnée du Queyras, les chemins sont ouverts. Il nous faudra donc continuer à pieds. Nos jeunes ont pris l’habitude de marcher. Un 4x4 qui a réussi à emprunter un chemin détourné nous propose de nous rapprocher. C’est bien volontiers qu’un petit groupe est déposé plus haut, à hauteur d’une ancienne carrière de marbre. Moins d’un quart d’heure plus tard, notre petit groupe se retrouve et tout le monde dépasse ensemble la chapelle.
La Tête intimidante est déjà bien visible sur la ligne d’horizon.
Nous n’irons pas jusqu’au refuge de la Blanche et bifurquerons à droite pour accéder au col de la Noire (2955m) et de là, nous suivrons la ligne de crête sur quelques centaines de mètres très accidentés. Jean-Phi, notre guide, nous a rejoints dès le début, mais il est parti avant nous pour déposer du matériel au refuge. C’est avec lui que nous entamons la partie la plus dure de la marche d’approche. Le sentier du col de la Noire s’accentue à mesure que nous avançons. Au pied de la Tête, un gigantesque amas de rochers s’entasse, recouvrant un glacier fossile..Les derniers lacets exténuants se font au milieu d’une roche très particulière, la serpentine. C’est une roche magmatique dont les teintes vertes se rapprochent beaucoup du verre.
La fin de la marche d’approche permet de récupérer. Et très vite nous arrivons au pied de ce donjon qui nous toise depuis le début de la matinée. Il est presque 11h. Jean-Phi donne ses recommandations, encorde tout le monde. « Attention, surtout à ne pas envoyer de pierre ! » Il expliquera par la suite qu’il y a bien d’accidents du fait de chute de pierres que de personnes qui ont dévissées.
Même encordé, chacun a l’impression de se retrouver seul face au rocher. Jean-Phi fait passer le groupe par la voie dite normale. Il y a au moins trois voies pour accéder au sommet. Mais la difficulté n’est pas du tout la même ! Un passage un peu délicat surplombe le vide, au-dessus de la vallée d’où nous sommes partis. Tout le monde passe calmement. Beaucoup  moins de stress qu’avant. Le Bric Bouchet est passé par là. L’exploit physique et mental est indéniable. A l’arrivée, il y a peu de place pour s’asseoir. Nous prenons quelques photos et certains trouvent le livre sur lequel les queyr’ados de l’an passé avaient laissé un signe de leur passage. A notre tour de signer. La cime de la Tête des Toillies est comme dans le brouillard, entourée par la Nebbia, ces lambeaux de nuages venus de la plaine du Po et qui remontent le long des falaises.
La descente se fait par le même passage, toujours dos à la falaise. « Attends, j’te donne du mou ! c’est ici la pierre dégueu ? fait gaffe, là, moi, c’était dur ! J’t’attends, t’inquiète, Sérieux, c’est super beau ! Ben y a même pas de bouquetins… »
Les jeunes paraissent beaucoup plus sereins dans les passages difficiles, l’esprit beaucoup plus disposé à l’entraide. Tout devient alors plus facile.
Revenu au pied de ce qui n’est plus maintenant qu’un grand rocher, nous retirons nos baudriers, nos casques et Jean-Phi récupère sa corde. Nous repartons. Il fait faim après toutes ces émotions.
Si le col de la Noire avait entamé les réserves à la montée, à la descente, il le fera tout autant. Tout contrôler pour ne pas déraper, pour ne pas se faire avoir par la pente fatigue considérablement les jambes. Et la descente est longue.
C’est vers 14h30 que l’on peut retrouver un semblant de plat dans les sentiers herbeux qui mènent au refuge de la Blanche. Ce gros chalet a tout le confort possible sans rien perdre du cachet de l’authentique. La table y est copieuse et très bonne. A preuve les énormes plats de lasagne qui nous ont été servis ! Mais alors que nous commencions notre repas, deux joyeux drilles sont venus pour amuser l’assistance. « Mange salade, jamais malade. Mange concombre, jamais d’encombre ! …Eh Ho, Eh Ho, on rentre du boulot ! » Même Jean-Phi n’avait jamais vu ça ici !
Restait le problème des véhicules…
Pendant que nous escaladions la partie terminale de la Tête des Toillies, trois gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Briançon s'entrainaient sur une voie bien plus dure. Nous les avons retrouvés au refuge de la Blanche. Notre guide les connaît bien et moins de cinq minutes plus tard, ils proposent d'en redescendre deux d'entre nous, les conducteurs, pour aller chercher les bus.Pendant ce temps là Sophie sympathise avec le chien des joyeux chanteurs, un jeune chien Border-Collie, puis entame avec les autres la redescente vers la chapelle de Clausis. La chaleur se fait à nouveau bien sentir !


Les véhicules retrouvés, tout le monde embarque pour regagner le gîte.
Le soir, certains comme Charline, Samuel, Laurine, Louise et Axel voudront dormir au moins une fois sous la tente. C’est effectivement le dernier soir où cela est possible avant le départ de nuit pour le Pain de Sucre. Et puis demain, c’est réveil naturel avant d’aller voler dans la vallée de Ceillac !






















  En cliquant sur une image vous pouvez afficher la galerie photo de l'article.
Vous pouvez également laisser un commentaire







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire